dimanche 29 janvier 2017

Notre quelque part

Résumé : 


C'eft Yao Poku, vieux chasseur à l'ironie décapante et grand amateur de vin de palme, qui nous parle. Un jour récent, une jeune femme rien moins que discrète, de passage au village, aperçoit un magnifique oiseau à tête bleue et le poursuit jusque dans la case d'un certain Kofi Atta. Ce qu'elle y découvre entraîne l'arrivée tonitruante de la police criminelle d'Accra, et bientôt celle de Kayo Odamtten, jeune médecin légiste tout juste rentré d'Angleterre.
Renouant avec ses racines, ce quelque part longtemps refoulé, Kayo se met peu à peu à l'écoute de Yao Poku et de ses légendes étrangement éclairantes... Porté à merveille par une traduction qui mêle français classique et langue populaire d'Afrique de l'Oued, ce roman époustouflant nous laisse pantelants, heureux de la traversée d'un monde si singulier.

Mon avis : 

J'ai posé mes valises au Ghana pour résoudre cette enquête plutôt atypique.  On suit deux personnages : Yao Poku, un vieux chasseur qui vit dans un petit village et Kayo Odamtten qui est médecin légiste et qui se retrouve "obliger" d'enquêter sur une étrange affaire dans ce petit village.

Dans une des cases on a retrouvé des restes humains et il doit résoudre l'enquête. Mais attention, ici, le chef de la police a été clair, il ne s'agit pas pour Kayo de découvrir la vérité mais bien de rédiger un rapport qui ressemble a la série les experts et cette affaire doit avoir des ramifications en dehors des frontières du pays. J'espère honnêtement que la police n'est pas comme cela au Ghana ou alors l'auteur n'a pas une très bonne image des forces de polices de son pays. En tout cas, cela fonctionne très bien et donne un excellent roman.

L'écriture de Nii Ayikwei Parkes m'a bien plu. "Kayo quittait souvent la maison à l’aube pour aider père et équipage à tirer les filets. Il se souvenait des chants des hommes ; du soleil lent à paraître, comme s’il avait été pris à l’autre extrémité du filet que les pêcheurs tiraient, puis qui émergeait enfin, illuminant l’océan d’une étincelante nuée rose orangé. Tout le long du rivage miroitait la lumière, qui se reflétait sur les grandes bassines d’aluminium des marchandes de poisson, en pâles éclats scintillants, comme autant de clins d’œil de l’horizon. "
Il oscille entre le parlé de Kayo qui est distingué, puisqu'il a fait des études en Angleterre et vient de la ville et le parlé des villageois qui m'a sourire parfois. En lisant leur propos, je pouvais clairement les entendre. "Eï, les choses étonnantes ne cesseront jamais. Les gens disent qu'il n'y a rien d'autre que ce qu'on voit, mais il est vrai aussi qu'il n'y a rien d'autre que ce qu'on ne voit pas."
Comme dans beaucoup de récit africains, les traditions et les légendes sont très présentes pour les plus grand plaisir du lecteur. C'est un dépaysement totale. "Les ancêtres disent que la vérité est courte mais, sɛbi, si l’histoire est mauvaise, alors même la vérité va s’étaler comme un crapaud écrasé par une voiture sur une de ces routes qu’ils sont en train de construire."
C'est donc une très bonne découverte et un excellente lecture que je vous recommande chaudement.

Lu dans le cadre du challenge :
- ABC 2017

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire