dimanche 30 août 2015

Le censeur

Résumé :

Dans les salons littéraires de la Restauration, Charles Brifaut est un courtisan influent, vêtu à la dernière mode, menant grand train et dont on réclame le prochain chef-d’œuvre. Un seul succès dramatique n'a-t-il pas suffi à le faire entrer à l'Académie ? En 1827, pour plaire à Charles X, son roi, Brifaut conclut un pacte fatal en acceptant la fonction de censeur des théâtres et règne désormais sur tout le répertoire du Théâtre-Français, sur les romantiques et notamment Hugo.
Cette emprise sera bientôt troublée par l'arrivée d'un étrange secrétaire, un copiste gris et inquiétant du nom de Kovaliov. Inspiré d'un personnage historique qui dans ses Mémoires se garda bien d'évoquer sa fonction, Le Censeur dépeint de façon vivante et enlevée un XIXe siècle nourri du secret des archives de la censure dramatique, autant que de la folie des Contes d'E T A. Hoffmann et des romans russes.

Mon avis :



Première lecture de cette rentrée littéraire 2015, Le censeur nous raconte, sous la forme d'une fiction, la vie de Charles Brifaut, auteur, dramaturge et surtout censeur.
"Il était d’abord d’avis de supprimer certains mots : grecs, arabes, germains, tout ce qui était de nature à offusquer les officiers ennemis qui envahissaient désormais nos salles parisiennes (ces mêmes mots qui, dans une traduction du russe ou de l’allemand, auraient à ses yeux constitué une circonstance atténuante, pour lesquels il aurait fallu faire preuve de souplesse et de diplomatie et conserver l’idiosyncrasie de la langue, en signe d’amitié entre les peuples) ; puis rayer citoyen, arme, servitude, joug, jugés trop politiques ; il voulut retoucher certains vers de Racine ; faire disparaître de la scène, depuis la loi sur le sacrilège, tous les évêques, tous les envoyés de Rome, tous les membres de l’Inquisition ; prohiber, après Polyeucte, le Tartuffe de Molière devenu un enjeu pour tous les mangeurs de prêtraille ; interdire jusqu’à la mention d’une chicorée à la mode, plus connue sous le nom de « barbe de capucin » et soudainement devenue blasphématoire. "

Brifaut est un personnage attachant ainsi que les personnages qui gravitent autour de lui.

L'époque historique est très bien décrite et la plume de l'auteur rend le roman très agréable.
" Il posa sa plume, releva la tête et se mit a contempler son petit univers. La lumière hivernale qui éclairait faiblement la pièce donnait aux choses une teinte bleutée. Les chinoiseries vertes du paravent viraient au mauve tandis que les plinthes et les portes pourtant peintes en gris étaient devenues bleues. Ces changements de couleurs qui le rendaient autrefois mélancolique étaient désormais vécus avec philosophie : il y voyait le signe que les évènements, les objets ou les êtres pouvaient toujours être perçus autrement pourvu que l'on s'en donnât la peine [...] "

C'est une lecture vraiment sympa mais je n'ai pas eu le coup de cœur que j'espérais. Il manque un petit peu d'action au roman car pour ma part, j'ai eu l'impression d'être spectatrice mais je ne suis pas totalement imprégnée, rentrée dans l'intrigue.

En tout cas, une chose est sûre, ce roman saura conquérir les cœurs des amateurs de romans historiques.

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